ADR, IHOI 98FI5, Dumas 1835
Jean Baptiste Louis Dumas arrive en 1827 à La Réunion pour occuper les fonctions de chef du Service des Ponts et Chaussées. Il restera 2 ans dans l’île. Souffrant de maladie, il est obligé de regagner la métropole et y décède en 1849. Cet album d’aquarelles date de la période qui précède son retour en métropole.
Après la prise de possession définitive, Bourbon est peuplé par différentes vagues de migration. Au début de la colonisation, deux groupes, Blancs et Noirs, cohabitent sans que la barrière entre serviteurs et esclaves soit très clairement définie pour les seconds.
L’expédition menée par Blanquet de La Haye (Vice-roi des Indes) en 1671 est la plus intéressante en matière de peuplement car elle amène à Bourbon 5 malgaches : Marie et Marthe Mahon, Marie-Anne Caze, Marie Toute, Marie-Anne Sanne qui sont décrites dans les textes comme des « Négresses de Madagascar », la plupart d’origine Antemoro, dont certaines viennent de groupes d'origine arabes. Leurs enfants sont décrits comme des « créoles fort basanés » ou des « créoles presque noirs ».
Les enfants de Marie-Anne Sanne (qui épouse Jacques Fontaine en 1671) sont décrits comme « créoles mulâtres ».
Ces femmes malgaches peuvent être considérées comme « les grands-mères » de nombreux réunionnais.
Blanquet de la Haye, publie en 1671 « La Grande Ordonnance », code pénal en 25 articles destiné à reprendre en main l’île. L’article 20 régit le régime matrimonial et interdit le métissage : « Défense au français d’épouser des négresses, cela dégoûterait les Noirs du service, défense aux Noirs d’épouser des Blanches ; c’est une confusion à éviter ». Ce texte renforcé par le Code Noir marque le départ d’une société basée sur l’Esclavagisme.
Bourbon entre à partir de 1715 dans une phase de son histoire marquée par la mise en valeur des terres avec, dans un premier temps, la culture du café. Plantes fragiles, les caféiers résistent mal aux intempéries.
La France, ayant perdu Saint-Domingue (1804) et l’île de France (1810-1815), manquait de sucre et Bourbon profite alors de cette conjoncture favorable pour se lancer dans la culture de la canne. A partir de 1815, Bourbon se tourne définitivement vers la culture de la canne à sucre.
La société est alors séparée en trois classes inégales : Blancs, Libres de couleur et Esclaves. L’espace d’exploitation du sucre s’organise autour d’un modèle commun à l’ensemble du territoire. Les propriétés sont constituées de structures parmi lesquelles on retrouve une sucrerie, un camp et des champs qui ont une double vocation : fournir de la canne et de la culture vivrière. Lorsque l’usine est côtière, une marine établie à proximité de l’usine permet de charger la production à bord des navires pour l’exportation.
C'est dans ce contexte de mutations économiques et sociales que vivra
esclave de Louis Erambert Martin.