Maillard, 1861
« Par mer, par ciel, par terre Sainte-Marie fleurira » (meria, caelo, florea, Santa Maria), la devise de la commune de Sainte-Marie illustre bien la disparité de son territoire. Ce lieu est appelé « le Beau Pays » par les premiers colons. Ses terres s’étend jusqu’à Sainte-Suzanne, en descendant en pente douce vers la mer. Sainte-Marie possède un sol fertile et bien arrosé. Progressivement la forêt est remplacée par la culture, d’abord de blé puis d’épices et la vanille.
Le père Barassin nous éclaire, sur l’origine du nom de la ville de Sainte-Marie, dans son ouvrage « Histoire des établissements religieux de Bourbon au temps de la Compagnie des Indes, 1664-1667 ».
Dans les premiers mois de 1667, un navire français, l’escadre Montdevergue ramène des malades de Madagascar à l’île Bourbon. Il aperçoit alors dans les eaux de Sainte-Marie un navire de forbans et lui donne la chasse. C’est le soir, les forbans profitent de cette circonstance pour s’échapper en rasant la côte. Le navire s'échoue. Ces derniers, conscients du danger, demandent à la Vierge Marie de les aider. Aussi, ils lui font la promesse de lui élever une chapelle en son honneur s’ils sont accordés. Sauvés miraculeusement, les marins érigent une chapelle dédiée à Marie avec les débris de leur navire. Cette histoire se répand dans toute l’île et beaucoup de pèlerins viennent s’y recueillir. Mais à cette époque, se déplacer d’un lieu à un autre correspond à une véritable expédition. Aussi, des pèlerins éloignés prirent l’habitude de dormir sur place.
La chapelle tombant en vétusté, les habitants entreprennent en 1699 de la reconstruire plus vaste. Il semble que cette seconde chapelle ait été renversée par un ouragan en 1727 ou 1728. Elle est rebâtie aux frais du portugais Dominique Ferrere, de son nom francisé, en 1729. Elle se situe sur le cap. Elle devient rapidement célèbre sous le nom de « chapelle blanche ». La première mention de cette chapelle est due à Anne Mousse (1668-1733), veuve Tessier puis dame Ferrere. Elle est la première femme à naître à Bourbon et propriétaire du terrain où est érigé la chapelle. Sainte-Marie est devenue une commune en 1790.