A partir de 1735, Saint-Denis se structure dans un espace géographique contraint délimité par la rivière Saint-Denis, les ravines du Butor et du Ruisseau des Noirs. La ville suit un plan en damier qui s’étend à l’Est vers la ravine du Butor, après la Rue des Limites, le long du Grand Chemin (actuelle rue du Maréchal Leclerc). Mahé de La Bourdonnais l'aménage pour les besoins de la navigation en l'équipant d'un pont-volant placé près de la rivière Saint-Denis dont l'embouchure forme en se jetant dans la mer, un barachois, une passe qui permet à de petits bateaux de se mettre à quai. Le bas de la ville devient une zone portuaire et marchande.
La villa néoclassique apparaît au milieu du XIXème siècle, période de pleine croissance économique. Les villas, décorées de colonnes, comportent un axe de symétrie en façade et dans le jardin jusqu'à la rue. Elles s'agrémentent d'une varangue (ouverte ou fermée), espace de réception et de transition entre la cour et l'intérieur. Les pièces sont aménagées en enfilade pour rafraîchir les espaces de vie. Les annexes sont situées dans l'arrière-cour : godon (réserve à nourriture), calbanon (logement des domestiques), cuisine, poulailler. Le jardin, toujours situé devant la maison s'organise sur un modèle créolisé mêlant l'ordre dans le désordre. Des guétalis s'installent aux angles de ces cours-jardins.
Des camps regroupant majoritairement des Esclaves sont installés dans une vaste zone démarrant du haut des rampes Ozoux, s’étendant autour du jardin de l’Etat, longeant la ravine Ruisseau des Noirs pour aller jusqu'au Camp Calixte. À l’exception du Boulevard Sud, les rues en place dès le XIXème siècle sont toujours les mêmes qu'aujourd’hui. Les camps constituent un espace structuré et seront utilisés de la période Esclavagiste jusque la période Engagiste (1848 – 1938). Il se situe dans des zones moins favorables (risque d’inondation, paludisme) mais à proximité de zones d’écoulement d’eau répondant aux besoins du quotidien.